Le Dr Palazzo, gastroentérologue, a pratiqué une nouvelle technique sur les tumeurs neuroendocrines pancréatiques par la radiofréquence.
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Les tumeurs neuroendocrines pancréatiques (TNEp) sont des tumeurs pancréatiques peu fréquentes mais qui sont de plus en plus souvent retrouvées fortuitement sur des examens d’imagerie abdominale (échographie, scanner, IRM), réalisés pour une autre raison.
Il existe deux types de TNEp :
- – les TNEp fonctionnelles, qui sont rares, sécrètent une hormone responsable de symptômes bruyants en rapport avec cette sécrétion inappropriée. Les deux plus fréquentes sont l’insulinome qui est responsable de manifestations sévères d’hypoglycémie et le gastrinome qui est responsable d’une maladie ulcéreuse oesogastroduodénale voire jéjunale sévère. Le glucagonome et le vipome sont des tumeurs exceptionnelles.
- – les TNEp non fonctionnelles, beaucoup plus fréquentes, découvertes fortuitement dans l’immense majorité des cas, plus rarement par un syndrome tumoral.
Le traitement des TNEp fonctionnelles est jusqu’à présent l’exérèse chirurgicale, qui fait disparaitre le syndrome sécrétoire et guérit les patients dans l’immense majorité des cas. Cette chirurgie est une chirurgie délicate, qui s’accompagne d’un sacrifice d’une partie du pancréas plus ou moins étendu, en fonction de la taille et de la localisation de la tumeur dans la glande pancréatique, et de ses rapports vis-à-vis du canal pancréatique principal.
Les TNEp non fonctionnelles sont de pronostic variable en fonction de leur taille (moins d’un cm de diamètre, entre 1 cm et 2 cm de diamètre, plus de 2 cm de diamètre) et de leur activité tumorale (taux de mitose, index de prolifération, caractère bien ou peu différencié de la tumeur). Lorsqu’il s’agit d’une tumeur de plus de 2 cm de diamètre, ou d’une tumeur ayant un index de prolifération moyennement élevé ou élevé sans dissémination à distance, le traitement doit être chirurgical avec habituellement un sacrifice pancréatique conséquent. Cette chirurgie pancréatique est une chirurgie délicate avec un taux de complication élevé même dans les centres ultraspécialisés. Jusqu’à présent, ce traitement était le seul traitement possible et il était donc proposé lorsqu’il devait être effectué.
En cas de TNEp non fonctionnelle de moins de 2 cm de diamètre avec un index de prolifération faible, une surveillance très régulière par imagerie est proposée.
Plus récemment, est apparue une technique de destruction par radiofréquence guidée sous écho-endoscopie. Cette technique est proposée dans les insulinomes et dans les TNEp non fonctionnelles bien différenciées ayant un index de prolifération faible et mesurant plus d’un cm de diamètre, et au maximum un peu plus de 2 cm de diamètre. L’efficacité et les éventuels effets secondaires de cette nouvelle technique très séduisante sur son principe sont en cours d’investigation dans de nombreux pays. Dès maintenant, il est disponible dans le cadre d’un protocole de recherche clinique (les patients sont inclus anonymement dans une base de données sécurisée afin de pouvoir évaluer scientifiquement l’efficacité et la survenue d’éventuels effets secondaires délétères). L’inclusion des patients dans ces protocoles est soumise à l’approbation d’une réunion de concertation multi-disciplinaire préalable. Les bénéfices, les inconvénients et les alternatives thérapeutiques ayant été au préalable décrits précisément aux patients qui peuvent bénéficier de cette nouvelle technique de destruction.
Le Docteur Laurent PALAZZO, gastro-entérologue, spécialisé dans les maladies du pancréas, réalise cette procédure, qui justifie une hospitalisation de 48 heures.
La vidéo ci-jointe montre la réalisation d’une procédure de radiofréquence écho-endoscopiquement guidée d’une TNEp fonctionnelle, un insulinome. La procédure s’est déroulée comme prévu, sans effet secondaire délétère et avec une parfaite efficacité sur la sécrétion inappropriée d’insuline.